L’Assurance Vie : Halal ou Haram ?

Le caractère éventuel, voire aléatoire, de ce contrat pose problème aux personnes de confession musulmane, puisque leur religion comporte une éthique économique particulière qui s’oppose aux contrats fondés sur le risque, le hasard, et l’ignorance, notions qui existent malheureusement dans ce contrat dont le but est de pouvoir retirer un maximum de profit pour l’assureur tout en vendant de la « sécurité » à l’assuré.

En islam, ce qui est licite est appelé « Halal » et ce qui est illicite est appelé « Haram ». Alors, l’assurance vie est-elle Halal ou Haram ?

Pourquoi certains disent que l’assurance vie est Haram ?

D’un côté, l’assurance vie est considérée comme Haram pour plusieurs raisons :

D’abord, en islam, il est recommandé de vendre une chose concrète à une tierce partie. Or, la « sécurité » ne peut être vendue, du moins sous cette forme immatérielle.

Ensuite, et partant de l’argument précédent : quelqu’un qui a peur pour sa vie ou pour un de ses biens peut
payer les services d’un gardien, et là l’argent est échangé contre un service « physique » et non immatériel. Par contre, ce que l’assurance vie offre, c’est de l’argent contre de l’argent, à sommes inégales. Cela est donc interprété
comme étant de l’usure.

Puis, en cas de sinistre, les victimes se font rarement payer facilement et comme ils l’espèrent.
Généralement ce genre d’affaires se termine dans les tribunaux. L’islam recommande de ne pas adopter des attitudes favorisant les querelles pour de l’argent.

Aussi, le côté hasardeux du contrat le rend illicite aux yeux de l’islam : le sinistre peut, ou non, arriver. Donc l’assuré paye pour un service dont il profitera, ou non.

Si le sentiment de sécurité que ressent l’assuré justifie cela, nous revenons au premier argument.
En islam, on ne peut payer un épicier pour un paquet de lait qu’on n’obtiendra que sous telle ou telle
condition, si cette dernière peut arriver ou ne pas arriver. C’est le caractère aléatoire interdit par la religion musulmane.

Par ailleurs, le fait que l’argent déposé chez l’assurance « travaille » et qu’il est exploité par des organismes financiers dérange les musulmans puisqu’ils pensent que cet argent générera des taux d’intérêts ou servira dans des activités illicites par rapport à cette religion. Le fait de participer à l’usure sans être directement « opérateur » ou le fait de recevoir des intérêts pour les capitaux déposés au fil du temps rend aussi ce contrat illicite.

L’assurance vie est Halal

D’un autre côté, l’assurance vie est considérée comme Halal pour d’autres raisons :

En premier lieu, certains savants disent que l’assurance vie ne contredit pas la religion puisqu’on est sûr de
mourir et qu’aucun hasard n’y changera quelque chose. C’est seulement quand la mort accidentelle est considérée que le hasard intervient.

En second lieu, si les capitaux amassés sont déposés dans un fond sans taux d’intérêts, ceci évite aux musulmans le problème de l’usure. Cela existe grâce à la finance islamique qui prend de plus en plus de l’ampleur.

En troisième lieu, certains imams opèrent une distinction entre un contrat de capitalisation et un contrat de prévoyance.
La capitalisation est selon ces derniers licite puisque c’est le fait de se constituer un capital au fil du temps tout en
étant assuré. A la fin du contrat l’argent amassé revient à l’assuré ou à un de ses héritiers, et en cas de sinistre les bénéficiaires ont une somme égale à la somme amassé par l’assuré. C’est comme de l’épargne.

En dernier lieu, une forme d’assurance encouragée par la finance islamique semble ne contredire en rien les lois islamiques : l’assurance coopérative : Plusieurs personnes s’associent et contribuent, en apportant chacune une somme d’argent, à former un fonds de solidarité. Le contrat qu’ils réalisent stipule que ce fonds aidera le cotisant qui subit un des sinistres qu’ils auront mentionnés ; au cas où aucun de ces sinistres ne se sera produit, le fonds sera rendu aux cotisants.

Le fait qu’aucune partie ne peut retirer des bénéfices de ce contrat annule son aspect « commercial », il s’agit d’entraide ici.
L’argent que verse chacun sert à aider celui qui subit un sinistre, mais si ce sinistre n’arrive pas, chacun retrouve son argent. Ainsi, cette association fournit de la sécurité sans profiter de l’insécurité des cotisants pour retirer des bénéfices.

Toutefois, quand ce contrat est proposé par une banque islamique, des actionnaires s’y mêlent avec des taux de bénéfices bizarrement calculés et une personne de culture moyenne peut s’y perdre.

Bref, un musulman soucieux de respecter les lois de la religion sans toutefois se priver bêtement de services devenus nécessaires doit toujours faire la différence entre une réelle solution qui peut rendre le contrat d’assurance licite, et un subterfuge visant juste à changer des noms pour réconforter le client.

Conclusion

L’assurance vie en tant que notion n’est pas Haram en soi, c’est les clauses du contrat qui doivent être analysées une à une pour voire en quoi le contrat contredit la religion.

Vous pouvez consulter les principaux contrats d’assurance vie Halal en France ou voir en détail l’offre halal de Swiss Life en matière d’assurance vie.


Commentaires

Une réponse à “L’Assurance Vie : Halal ou Haram ?”

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